Yann Guyader sur le toit de la WIC

Publié le par Vincent Esnault

Il s’est « contenté » de la neuvième place à Berlin pour assurer son titre mondial des marathons. Le Nantais Yann Guyader vient d’inscrire son nom sur la liste des vainqueurs de la World Inline Cup, après ceux de Massimiliano Presti et de Pascal Briand. Un exploit emprunt de panache qui illustre le niveau général des Tricolores sur les marathons mondiaux cette saison.

 

      Un petit saut entre Gijon et Berlin : c’est ce qu’il aura fallu à Yann Guyader (Alessi Powerslide) pour confirmer qu’il était bien le meilleur marathonien cette saison. Actuellement en pleine préparation pour les championnats du monde (qui se dérouleront du 4 au 12 septembre prochains en Espagne), le Nantais a en effet pris l’avion ce week-end pour la capitale allemande. La Coni X-Race n’est certes qu’un semi-marathon, mais elle est aussi inscrite au calendrier de la WIC : y marquer des points était donc vital pour le champion français, histoire de se rassurer et de se mettre dans la poche le titre suprême.

      Sous une pluie battante, Yann est donc allé décrocher la neuvième place d’une course remportée par Alexander Bastidas (Bont) devant Mathieu Grandgirard (Rollerblade Autriche) en 37’18. Mais le plus important, c’était de creuser un écart définitif avec Luca Saggiorato (Rollerblade MPC World) au classement provisoire de la WIC. Mission accomplie ! A 24 ans, Guyader inscrit son nom sur une liste de champions d’exception, et prive les Italiens de cet honneur.

      En effet, nos cousins Transalpins auront mené presque toute l’année cette quête de six mois de la couronne mondiale. A commencer par Luca Saggiorato, un sprinter d’exception. Le duel entre les deux patineurs aura été serré, le Français jouant parfois de malchance (chute à Zug), l’Italien n’étant pas toujours régulier dans sa forme (comme à Rennes ou à Zurich par exemple). Mais au final, Guyader a montré qu’il avait plus de panache, n’hésitant jamais à partir à l’attaque (à Sursee, à Rennes ou à Zurich) pour aller chercher des podiums. Et dans leurs affrontements en « tête à tête », Yann aura définitivement été le plus fort : ce fut le cas à Weinfelden (victoire) et à Biel (deuxième place).

      Avec 946 points dans son escarcelle, Yann Guyader ne peut donc plus être rejoint par Luca Saggiorato (803 points) : il ne reste en effet qu’un seul marathon à courir, celui de Berlin le 27 septembre, et trop de points à rattraper pour « Saggio ». Ce dernier est même désormais menacé par son compatriote et ex-coéquipier Massimiliano Presti (Luigino Answer), auteur d’une remontée fulgurante après un mauvais départ cette saison – il pointe à la troisième place du provisoire avec 767 points.

      Guyader n’est en tout cas pas l’arbre qui cache la forêt. Les Français ont été ultra-présents cette année sur les WIC. A Rennes, ils étaient par exemple quatre parmi les dix premiers (Guyader, Boher, Boucher et Levrard) ; à Zurich, ils étaient encore trois dans l’échappée décisive (Guyader, Levrard et Briand). Même s’ils dominent moins qu’il y a quelques années, ils ne manquent en tout cas pas d’allant, en témoignent les efforts des teams Renard et Poli sur chacune des manches de la série mondiale des marathons pour se faire voir. Le style français ? Un mélange de courage et de provocation : les résultats ne viennent qu’en allant les chercher ! Mais la concurrence parvient trop souvent à cadenasser un paquet et 80% des marathons se terminent au sprint : dans cet exercice, ce sont encore les Italiens qui sont les plus forts… sauf pour Yann Guyader !
                                            Photo de Cyril Abbas, Roller Numérique

Publié dans Reportages

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